- Désolé, tu dois être un peu désorientée... Suis-moi, je vais te dire comment tu es arrivée ici.

Je reste immobile, totalement désorientée. Il n'a pas l'air malveillant, mais une partie de moi ne veut pas l'écouter. Son sourire devient plus sombre.

- Même si tu doutes de moi, tu n'as pas vraiment d'autre choix... 

-... C-Ce n'est pas faux...

Il rit doucement, éteint la lumière, puis quitte la pièce et je le suis dans un petit couloir menant à une salle assez éclairée. Cette pièce semble servir de cuisine et de salle à manger. Elle dispose d'une table de taille moyenne au centre de la pièce, ainsi que d'une cuisinière accompagnée d'un plan de travail et de placards sur le mur à ma gauche, et enfin d'un frigidaire de petite taille calé entre le plan de travail et un mur. En y regardant mieux, c'est plutôt une cloison ouverte, séparant l'espace en deux parties : la partie cuisine et salle à manger, plus proche de moi, et une partie plus vide, munie d'un porte manteau et d'une marche, menant à l'espace prévu pour laisser ses chaussures à l'entrée de l'habitation. Le mur à ma droite, lui, présente une porte fermée.

- Tu as fini ?

Le jeune homme me lance un sourire narquois.

- Hein ? Mais je ne-

Il s'assoit, me désigne la place en face de lui et attend que je sois assise avant de parler.

- Te souviens-tu de ce qu'il s'est passé hier ?

Hier ?

Je cligne des yeux, ne sachant que répondre. J'ai beau chercher dans mon esprit, je n'y trouve aucun souvenir d'hier. À mieux y réfléchir, je n'y trouve aucun souvenir tout court... Je me tiens la tête des deux mains, la douleur revenant et étant encore plus intense. Mais toujours rien.

- Hm ? Tu ne t'en souviens vraiment pas ? Ce n'est pourtant pas quelque chose de facilement oubliable...

J'écarte un peu mes mains de mon visage pour pouvoir le regarder. Il est accoudé sur la table soutenant sa tête avec son poing. Il n'y a plus aucun sourire sur son visage.

- ...Désolée...

Il arque un sourcil.

- Depuis quand tu t'excuses de quoi que ce soit ?

Hein ?

- Et quand bien même tu t'excuserait à quelqu'un, ça serait plutôt à Gin, pas moi...

- Gin ? Qui est-ce ?

Il relève la tête et ses yeux s'écarquillent.

- Tu es sérieuse ?

- ... A propos de quoi...?

Il se calme un peu et me fixe.

- Ne me dis pas que tu ne te souviens de rien du tout...

Je le fixe à mon tour, peu sûre de moi-même.

- Eh bien...